Les figures d’attachement primaire et secondaire

La première figure d’attachement constitue une base de sécurité pour l’enfant lui permettant d’acquérir la confiance en soi nécessaire pour grandir. Un enfant qui dispose d’une base affective suffisamment sécurisée pourra plus facilement développer des compétences sociales et éducatives.

Pour John Bowlby, psychiatre et psychanalyste anglais du XXe siècle, la fonction d’attachement a ainsi pour but à la fois la protection/la sécurité et l’exploration. En effet, c’est parce que ces besoins émotionnels sont satisfaits que l’enfant peut s’éloigner de la figure d’attachement et explorer le monde extérieur. Il sait qu’il pourra revenir vers elle et retrouver son soutien au besoin, dans la mesure où ce lien est sécure et solide.

L’entrée dans un milieu de garde constitue une transition importante pour l’enfant. Réussir une adaptation ou une familiarisation en crèche, par exemple, prend du temps, pour se présenter, pour apprendre à se connaitre, pour comprendre les besoins de l’enfant, pour tisser un lien. Cette transition se passera bien si l’enfant est sécure dans ses premiers liens d’attachement et si les conditions d’accueil en crèche sont optimales pour le rassurer dans la séparation. Il pourra alors se sentir en sécurité psychique, en confiance et bien se développer pour s’autoriser et oser à explorer son environnement, découvrir le monde et entrer en contact/relation avec autrui.

A l’inverse, un enfant insécure ne pourra pas être en capacité de gérer seul ses émotions donc ne pourra pas investir l’espace, les professionnels de la petite enfance et ses pairs. Il ne pourra ni jouer, ni découvrir, ni expérimenter…

Ce sont les premières figures d’attachement qui dans un premier temps vont permettre à l’enfant de s’attacher à de nouvelles personnes et vivre pleinement, sereinement le temps d’accueil au travers de leur confiance pour se sentir autorisé et en sécurité. Ce processus peut s’enclencher bien avant le premier rdv physique en crèche au travers de leur discours et de leur attitude face à ce futur accueil de l’enfant, c’est ce que l’on appelle la projection positive du lieu d’accueil. Ensuite, vient tout le processus d’adaptation proposé à la crèche qui facilitera l’apaisement de l’enfant face à la séparation. Ainsi, la personne accueillante deviendra un symbole de sécurité, un représentant temporaire du parent en son absence, une figure d’attachement secondaire.